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Le parc Jean-Jacques " Rerum cognoscere causas " historique plan du parc vues visite bibliographie, liens | ||
Historique
Dans un domaine préexistant de longue date et plusieurs fois remanié, le marquis René de Girardin aménagea à partir de 1765 (1) un parc orné de fabriques, œuvre de sa vie. Inspiré par Jean-Jacques Rousseau dans sa vision de la nature et animé d'une intention moralisatrice puisée dans la philosophie des Lumières, il y concrétisa ces deux aspirations. Authentique créateur, le marquis s'entoura des conseils de l'architecte paysagiste Jean-Marie Morel, du peintre Hubert Robert, qui plus tard dessinera Méréville, de l'abbé Delille, et de jardiniers écossais.
Le parc est traité en jardin anglais et les fabriques font appel tant au style romantique qu'aux symboles maçonniques, bien que le marquis ne fût pas franc-maçon (2). L'ensemble s'étendait au nord et au sud du château sur plus de cent hectares et comptait une cinquantaine de fabriques d'importance très variable. Le paysage se structure le long de la vallée de la Launette. Coulant du sud au nord, naturellement divisée en bras multiples, elle enserre un chapelet d'étangs fort marécageux, que le marquis assainit et modela au prix d'importants travaux. L'effort dura plus de dix ans. En 1775 le parc avait acquis pour l'essentiel la composition voulue par son créateur, quoiqu'il procédât à des ajouts postérieurs (tels que les tombeaux).
Le château, entouré d'eau, occupe une position centrale. La partie nord, comprend à l'ouest le Désert, au centre la zone des étangs et des biefs, à l'est un coteau constituant la partie agricole "arrangée" du domaine. Le Désert est une vaste zone naturelle, il constituait une curiosité des plus admirées, avec des arbres remarquables, en particulier des genévriers. Les fabriques de la partie nord étaient regroupées sur la zone agricole, autour de la rivière, ainsi qu'autour du grand étang et sur les contreforts du Désert le surplombant, soit une soixantaine d'hectares.
On ne peut saisir la puissance de la composition de René de Girardin qu'en pénétrant dans le château, et plus particulièrement en se tenant dans le grand salon, d'où l'on embrasse les deux parcs, au nord et au midi. On est alors submergé par la force évocatrice des deux perspectives, du nord et du midi, qui se répondent tout en s'opposant. Ce n'est toutefois possible que lors de visites exceptionnelles.
La partie sud est la mieux conservée et la seule ouverte au public, sous le nom de "parc Jean-Jacques Rousseau". Le philosophe, hôte illustre du marquis, mourut au domaine le 2 juillet 1778, six semaines seulement après s'y être installé (3). Il fut inhumé dans l'île des Peupliers, jusqu'au transport de ses restes au Panthéon en 1794 (4).
Le marquis de Girardin, bien que partisan sincère, voire ardent, de la Révolution et malgré les témoignages favorables des édiles locaux, fut considéré comme suspect (5) sous la Terreur et assigné à résidence. Du moins échappa-t-il à la guillotine. Écœuré par l'ingratitude de la population, il quitta pour toujours Ermenonville à la fin de la Terreur et s'installa à Vernouillet près d'amis, où il mourut en 1808 et fut enterré (6). À sa mort, il transmit le domaine en indivision à ses fils. L'aîné, Stanislas, en avait pris soin dès le départ de son père. Le domaine resta aux mains des descendants du marquis jusqu'en 1874. Pour apurer les dettes de son arrière petit fils, le parc fut démembré en 1874, la vente globale ayant été impossible. Le château d'un côté, le Désert de l'autre constituent des domaines séparés. La partie nord a été lotie.
Le domaine du marquis fut admiré par l'Europe entière d'abord pour le paysage composé et les fabriques, puis comme lieu de culte du romantisme et de la mémoire de Jean-Jacques Rousseau. Parmi les visiteurs illustres, l'empereur Joseph II d'Autriche, le roi Gustave III de Suède, le futur tsar Paul 1er, Marie-Antoinette, Benjamin Franklin, Thomas Jefferson, Danton, Robespierre, Bonaparte (7), Chateaubriand, ...
Le parc Jean-Jacques Rousseau a été classé monument historique par décret du 6 juillet 1939.
L'île des Peupliers, le temple de la philosophie moderne et le château avaient été inscrits à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques par arrêté du 11 juin 1930.
Le Touring Club de France racheta le parc en 1938 pour le sauver du démembrement; il installa un camping en bordure de la route, à l'ouest, aujourd'hui à l'abandon. Après la faillite du TCF en 1983, le Conseil Général de l'Oise acquit le parc en 1985.
La disposition du parc, des canaux, des pièces d'eau, restent voisins de l'état d'époque. Des arbres majestueux composent un décor romantique, mais il faut avoir conscience qu'ils ont été plantés au 19° siècle et que le parc n'offre plus les vues organisées par le marquis de Girardin. Qu'importe, une quinzaine de fabriques permettent d'accomplir encore en partie le parcours de réflexion voulu par leur créateur. Un certain nombre situées dans cette zone ont toutefois disparu (la cabane de Philémon et Beaucis, l'ermitage, l'obélisque, la brasserie...).
Le parc souffre de plusieurs décennies d'entretien déficient : nombreux arbres majestueux périclitant, prairie ingrate, végétation au sol envahissante sous les couverts, jeunes arbres indésirables masquant les vues ... Petit à petit, le Conseil Général de l'Oise remonte la pente : de grands arbres ont été soignés (certains ont été sacrifiés ou le seront nécessairement), les peupliers de l'île ont été replantés (8), les fabriques les plus significatives (temple, table, glacière, jeu d'arc) ont été restaurées. Un apport indirect mais considérable est la déviation créée voici quelques années, qui évite que le trafic routier de transit ne circule sur l'ancienne route, qui court entre le château et le parc.
Une étude paysagère très approfondie est en cours pour définir la politique de régénération à long terme. Lors des travaux de l'hiver 2001-2002, les jardiniers ont dégagé le temple de la philosophie, restituant les vues d'époque depuis les berges de l'étang. Ils ont également dégagé des ronces le kiosque rustique, le banc des vieillards et le tombeau de l'inconnu. Celui-ci était déchaussé, il a été réimplanté.
Visite idyllique, la plus recommandée, en raison de la fréquentation plus que paisible et de la conservation d'une emprise suffisante pour percevoir l'esprit du parc.
Surtout, ne pas se limiter au simple tour de l'étang, la majorité des fabriques échappent à une visite superficielle. La plupart se trouvent sur le coteau ouest, dissimulées sous le couvert. Le plan traditionnel sur quatre pages qui était proposé à l'accueil est peu clair. Bien vérifier que vous avez entre les mains le guide illustré en 18 pages rédigé à l'initiative de l'Office de tourisme. Pour plus de détails, imprimer mon plan.
Fabriques subsistant |
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La plupart des fabriques numérotées de 1 à 17 ci-dessus sont en bon état. Toutefois : le fronton à colonnes de la glacière a disparu et il ne reste à l'emplacement présumé du kiosque rustique qu'un soubassement de pierres reconstruit. Le banc des vieillards, chroniquement exposé aux mousses, s'enfonce dans le sol et verse dans la pente.
En décembre 1787 un orage d'une extrême violence entraîna une inondation catastrophique, causant le comblement partiel des étangs, la ruine de la prairie arcadienne et de la grande cascade, amoncelant même des débris dans la cour du château. Ces éléments ne furent que partiellement reconstitués, en particulier la grande cascade : l'actuelle, contre la grotte des naïades, est bien amoindrie. La prairie arcadienne, exposée aux inondations, n'est plus l'écrin bucolique des cabanes et des troupeaux paisibles qui y pâturaient.
Au voisinage de la majorité des fabriques un texte philosophique ou poétique en rapport était gravé dans une pierre (ci-dessous vue de l'inscription de la grotte des Naïades).
Les six colonnes du temple de la philosophie moderne portent chacune le nom d'un philosophe et un mot latin le caractérisant : Newton (lucem), Descartes (nil in rebus inane), Voltaire (ridiculum), Rousseau (naturam), William Penn (humanitatem), Montesquieu (justitiam). L'édifice est volontairement inachevé, pour montrer que la philosophie progressera. Des pierres dégrossies sont disposées au sol en réserve à cet effet (et non pas chues comme peut le croire le promeneur non informé). L'une d'elles est le septième socle de colonne, une face porte le défi Quis hoc perficiet? Qui l'achèvera ? et une autre : Falsum stare non potest, Il ne peut pas supporter le faux (au sens servir de support). L'ensemble du temple est dédié à Montaigne "qui avait tout dit" (l'inscription latine, plus longue (9), a disparu ) et, sur le linteau de la porte, une citation de Virgile : Rerum cognoscere causas (10). Cette fabrique est l'œuvre du peintre Hubert Robert, qui s'est inspiré du temple de la Sibylle à Tivoli , classique absolu du "Grand Tour" , et un de ses sujets favoris.
Le temple était la pièce maîtresse de la partie sud du domaine, devenue le parc J.-J. Rousseau, avant que ne survienne le décès de ce dernier, conduisant à son enterrement dans l'île des Peupliers (11). La notoriété de J.-J. Rousseau était telle que son tombeau devint un lieu de pèlerinage et qu'il fut par la suite l'élément principal du domaine. Après qu'un tombeau provisoire eut été érigé pour accueillir les restes de Rousseau, le monument définitif fut sculpté par Lesueur sur une esquisse d'Hubert Robert et installé en 1780.
Le texte (12) de la grotte des naïades est traduit d'un poème de William Shenstone qu'il avait fait graver aux Leasowes. |
Le "Banc de La Reine" reçut ce nom en souvenir de la visite de Marie-Antoinette, qui s'y assit pour recevoir les compliments de jeunes filles d'Ermenonville. |
L'embarcadère a été construit au 19° siècle. Mais la colonne de pierre proviendrait du péristyle de la Brasserie, importante fabrique détruite, dont elle serait le seul reste. |
Le banc des mères a été cassé, les morceaux sont disposés autour de la table. Le dossier portant l'inscription (vue de droite) est planté en terre. On y lit : De l'enfant à la mère il rendit les caresses ! De l'homme à sa naissance, il fut le bienfaiteur, Et le rendit plus libre afin qu'il fut meilleur ! |
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Le tombeau est du sculpteur Lesueur (13). Le bas relief de la face sud représente une mère allaitant son enfant, en tenant L'Émile d'une main; des enfants jouent autour et la Reconnaissance dépose des fleurs et des fruits sur l'autel de la Nature. On lit les inscriptions suivantes : l'homme de la Nature et de la Vérité Vitam impendere vero (consacrer sa vie à la vérité, devise de Rousseau) |
Le temple de la philosophie moderne |
Le kiosque rustique ou temple rustique, à quatre colonnes surmontées d'un fronton triangulaire, était fait de rondins. Ce matériau périssable conduisit à sa disparition précoce. Par la suite (probablement à l'époque des Radziwill), un "kiosque chinois", également fait de rondins fut installé à cet emplacement. Lui non plus n'a pas duré longtemps. Le soubassement qu'on voit aujourd'hui avait probablement été conçu pour ce deuxième kiosque, de forme ronde, alors que le premier était carré. Il n'est pas certain que ce soit l'emplacement exact du temple rustique. |
L'archipel comme la prairie arcadienne furent dévastés par l'orage de décembre 1787. L'emplacement de l'archipel montré ci-dessus constitue un prolongement de la prairie arcadienne, sans délimitation notable. |
Ce secteur est tout au fond du parc, à l'ancien lieu-dit "les aulnes de Ver" (Ver est le village un peu en amont sur la Launette). |
La borne semble une addition fin 19°, peut-être ajoutée lors de la restauration des fabriques par les Radziwill. Elle porte l'inscription apocryphe "à la contemplation", qu'une main locale inspirée a ajoutée encore plus récemment. |
Le banc des vieillards Il est semi-circulaire, mais la partie gauche, mieux dégagée, est ici seule apparente |
Primitivement, l'autel portait quatre vers de Voltaire et deux vers en italien. Rousseau aimait y faire de longues haltes, et avait dit "qu'il incite à la rêverie". René de Girardin s'empressa de faire graver cette dédicace à la place des six vers d'origine. L'autel a été très restauré par les Radziwill, et la gravure est bien plus accentuée qu'elle ne l'était. |
La borne de l'entrée porte un texte du marquis, profession de foi sur la conception de son parc (14). L'entrée du parc a été déplacée deux fois. La borne se trouve près de la grille qui servit pendant des décennies, en face des écuries du 19°. |
Le dolmen a été ajouté par Stanislas, fils aîné du marquis René de Girardin. |
L'étang, du château (à gauche) à l'île des peupliers (à droite). Le voir en réalité virtuelle (396 Ko) |
Parc Jean-Jacques Rousseau
60950 - ERMENONVILLE
téléphone: 03.44.54.96.67Ouverture : printemps/été, tous les jours de 10 heures à 18 h 30. automne/hiver : de 13 heures à 17h30, et le dimanche à partir de 10 h
Attention : je reste volontairement imprécis. - Les horaires ont été modifiés à plusieurs reprises ces dernières années. Début 2006, le Conseil général a décidé d'ouvrir le matin, c'est très bien, car le parc est une "vue du matin". Mais l'affluence étant bien réduite l'hiver en semaine, l'ouverture à 10 h est dimanche seulement. Les visites ont été suspendues début juillet 2006 pour un festival de théâtre, sans parler de la fermeture suite à la tempête du 26 décembre 1999. - Il est plus prudent, avant tout déplacement, de se renseigner par téléphone à l'accueil sur les conditions de visite du moment.
Renseignements également à l'Office de Tourisme
Maison Joseph II
(face à l'entrée du parc)
60950 - ERMENONVILLE
téléphone: 03.44.54.01.58 ot-ermenonville@wanadoo.frLe château, transformé en hôtel, ne se visite pas mais se laisse admirer.
Carte IGN au 1/25000° TOP25 n° 2412 OT Forêt de Chantilly - 58 F
Liens
Sites Rousseauistes
Notes1 En 1761, René de Girardin hérita de son grand père maternel, le fermier général René Hatte . Dans l'héritage, il reçut en particulier le domaine d'Ermenonville, dont il prit possession en 1763. 2 Le marquis René de Girardin, frayait-il avec l'occultisme ? Gérard de Nerval cite les soirées organisées à Ermenonville avec le comte de Saint-Germain, Cagliostro et Mesmer, grands prêtres notoires de ces pratiques. Mme Mazel en fait état comme acquises, mais en relevant que l'on ne voyait pas à cette époque de distinction stricte entre les expériences "scientifiques" et l'occultisme. Michel Conan, dans la postface de l'édition de Champ-Vallon (op. cit.), est beaucoup plus réservé. Ce qui est certain, c'est que le déroulement réel ou supposé de ces séances fit croire pendant la Terreur que le marquis avait comploté. 3 Le bruit courut que J.-J. Rousseau se serait suicidé : d'un coup de pistolet (car il avait une blessure au crâne, peut-être due à une chute pendant son malaise), ou empoisonné ... Pourtant, les raisons du décès sont claires : crise d'apoplexie comme on disait autrefois. L'autopsie révéla une dégradation avancée de sa circulation cérébrale, avec un gros volume de sérosités. 4 Jean-Jacques Rousseau, enchanté par son accueil à Ermenonville, avait exprimé par écrit la volonté d'y être enterré. Puisqu'il n'y a passé que six semaines il prit cette disposition très rapidement. Mort le 2 juillet dans la matinée, il fut inhumé le 4 à minuit. Le corps fut transporté en barque jusqu'à l'île des peupliers, les paysans, tenant des torches, faisant une haie sur les rives.
En 1794, quand le transport des restes au Panthéon fut envisagé, le marquis de Girardin donna son accord. Il s'exprimait sans doute contre sa conviction intime, sous la crainte de l'effet d'un refus : il était en effet, sans fondement, devenu suspect et susceptible d'entrer dans la terrible spirale d'accusation conduisant à l'échafaud. Bonaparte lui-même songea vers 1800 à faire réinstaller les restes de J.-J. Rousseau dans le tombeau de l'île des Peupliers. Il donna même l'ordre de préparer le transfert, par écrit comme à son habitude. Mais il ne persévéra pas.
5 article 2 du décret des suspects (texte lu sur Wikipédia) Sont réputés gens suspects :1° ceux qui, soit par leur conduite, soit par leur relations, soit par leur propos ou leurs écrits, se sont montrés partisans de la tyrannie ou du fédéralisme, et ennemis de la liberté ;la "loi des suspects" du 17 septembre 1793 est en fait un décret du 17 appliquant la loi du 12 voir aussi un texte fleuri explicitant des attitudes suspectes :
2° ceux qui ne pourront pas justifier, de la manière prescrite par le décret du 21 Mars dernier, de leurs moyens d'exister et de l'acquit de leurs devoirs civiques ;
3° ceux à qui il a été refusé des certificats de civisme ;
4° les fonctionnaires publics suspendus ou destitués de leurs fonctions par la Convention nationale ou ses commissaires, et non réintégrés, notamment ceux qui ont été ou doivent être destitués en vertu du décret du 14 août dernier ;
5° ceux des ci-devants nobles, ensemble les maris, femmes, pères, mères, fils ou filles, frères ou sœurs, et agens d'émigrés, qui n'ont pas constamment manifesté leur attachement à la Révolution ;
6° ceux qui ont émigré dans l'intervalle du 1er juillet 1789 à la publication du décret du 30 mars - 8 avril 1792, quoiqu'ils soient rentrés en France dans le délai fixé par ce décret, ou précédemment.
auxquels l'article 10 ajoute les prévenus de délits à l'égard desquels il sera déclaré n'y avoir pas lieu à accusation, ou qui seraient acquittés des accusations portées contre eux.
S'étant recueilli, Bonaparte eut cette réflexion : " Il aurait mieux valu pour le repos de la France, que cet homme n'eût pas existé ... "Avec son réalisme et son parler sans excès de formes, le Premier consul qualifia en outre le marquis de "foutu original". 8 Les peupliers ont même été replantés ... deux fois, car la première n'était pas la bonne. Au fait, vous croyiez peut-être que les peupliers des cartes postales anciennes sont ceux qui ont veillé la dépouille de Rousseau ? Pas trop de romantisme (ce serait pourtant le moment ...), un peuplier ne dépasse pas quelques décennies. 9 Dédicace du temple à Montaigne :
" Et pourquoi, citoyen Consul ? " lui dit Stanislas
" C'est lui qui a préparé la Révolution française. "
" Je croyais, citoyen Consul, que ce n'était pas à vous de vous plaindre de la Révolution "
" Eh bien ! l'avenir apprendra s'il n'eût pas mieux valu, pour le repos de la Terre, que ni Rousseau ni moi n'eussions jamais existé. " conclut Bonaparte.
(source : Mémoires de Stanislas)
18 La maladie des liens disparus" Ici commence le court bonheur de ma vie ; ici viennent les paisibles mais rapides moments qui m'ont donné le droit de dire que j'ai vécu. "
...
" Rien de tout ce qui m'est arrivé durant cette époque chérie, rien de ce que j'ai fait, dit et pensé tout le temps qu'elle a duré n'est échappé de ma mémoire. Les temps qui précèdent et qui suivent me reviennent par intervalles; je me les rappelle inégalement et confusément; mais je me rappelle celui-là tout entier comme s'il durait encore. "J.J. Rousseau - Les Confessions - Livre VI
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