pixelJardins anglo-chinois ornés de fabriques
 
  États-Unis d'Amérique
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un bref regard
 

Avant les années 1750, les maisons de maîtres de la Nouvelle Angleterre étaient de vastes propriétés dans le style de la mère patrie, avec un jardin régulier. Le jardin anglais, assez récent d'ailleurs, ne s'était pas répandu, car la haute société coloniale recherchait une image traditionnelle, et on imagine qu'un environnement encore largement sauvage ne poussait pas à le reproduire.

La bourgeoisie nouvelle enracinée dans le Nouveau Monde, en rupture avec l'esprit colonial, s'installa dans des propriétés de surface bien plus réduite, à l'orientation utilitaire, qui cherchaient l'autosuffisance vivrière et faisaient l'impasse sur le jardin régulier. Elles étaient donc plus proches de la nature (tel que Mount Vernon externe), ce qui semblerait prédisposer à la création de jardins anglais. Mais, au moment de l'Indépendance, la jeune nation avait d'autres priorités que de suivre la mode. Je n'ai donc pas repéré de véritable parc à fabriques.



Monticello et l'Université de Virginie
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Thomas Jefferson externe (1743-1826), avocat de métier, mena parallèlement une activité d'architecte et sa carrière politique. Il séjourna longuement en Europe externe à des fins diplomatiques de 1784 à 1789. Il visita l'Angleterre, l'Allemagne, l'Italie, et resta plus longuement en France. Il visita plusieurs fois le Désert de Retz et y passa quelques jours. Lié à la franc-maçonnerie, son inclinaison pour des modèles symboliques ne fait aucun doute. Dès les années 1770, il prisait les formes antiques (portiques, ...) pour son vocabulaire architectural, et sa bibliothèque montre qu'il avait connaissance des dernières évolutions paysagères. Son séjour en Europe fut l'occasion de renforcer sa maîtrise de l'Antique comme des derniers développements.

Il avait aménagé son propre domaine de Monticello externe à partir de 1770, mais reconstruisit la maison en 1796. Le domaine comprend un bois romantique, "the Grove", et une fabrique de jardin avec toit pyramidal et balustrade chinoise, qui couronne la colline du potager. Un "Ha-ha" clôt la vaste pelouse avec étang et bosquets entourant la demeure. Jefferson ouvrit externe en 1819 l'Université de Virginie et de 1818 à 1828 en créa les bâtiments externe sous forme d'une cité idéale. Il est réputé y avoir intégré des éléments inspirés du Désert de Retz. Thomas Jefferson considérait que ce qu'il avait fait de plus important dans sa vie n'était pas d'avoir été le 3ème président des États-Unis, mais sa contribution à la Déclaration d'indépendance et la construction de l'Université de Virginie.



Point Breeze
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A la chute de l'Empire, Joseph Bonaparte s'exila en Suisse puis aux États-Unis. Il regrettait Mortefontaine, qu'il aimait passionnément. Après un bref passage en Suisse, il s'installa près de Philadelphie et fit aménager Point Breeze externe en parc paysager à partir de 1817. Il ne mit pas l'accent sur des fabriques. Le domaine s'étend le long d'un cours d'eau, le Crosswicks Creek, peu avant qu'il se jette dans la Delaware.

Le parc disparut rapidement et ne semble pas avoir fait école. Le site est aujourd'hui inclus dans Bordentown externe, dans l'aire urbaine de Philadelphie. La partie sud du domaine est occupée par un lotissement, tandis que la partie nord reste un parc. Il subsiste la maison de son secrétaire Louis Maillard et une partie du tunnel qui joignait les maisons entre elles et débouchait au lac. Ce tunnel n'avait pas de rôle décoratif, mais semble avoir été prévu pour résister à des attaques qui auraient pu être menées.

Voir sur le site de la Fondation Napoléon une description de la vie à Point-Breeze externe, avec quelques indications sur le parc.



Philadelphie
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A l'initiative de l'avocat Peter A. Browne, une pagode chinoise externe inspirée de celle de Kew Gardens fut construite par l'architecte John Haviland externe au "Labyrinth gardens" à Philadelphie en 1827 (ou 1823 selon les sources externe. C'est un peu tardif, mais témoigne de la reprise du goût des chinoiseries. Il n'en reste rien.



Points de repère
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James KORNWOLF : David Meade II : pioneer of "le jardin anglais" in the United States, 1774-1829 in Journal of Garden History 1996, Vol. 16, p. 254-274
bibliographie sur le paysagisme à Washington externe

 


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Dernière mise à jour : samedi 31 mars 2003