Parcs à fabriques réduits à un seul monument

Grotte de la Folie Saint-James

 

Témoins isolés
de parcs majeurs



pages spécifiques pour :
Cassan
la Folie Saint-James
Chatou
Mauperthuis
  

 

Parmi les parcs à fabriques créés en France de 1775 à 1790, plusieurs ont été presque entièrement démembrés et il n'y subsiste qu'une seule fabrique, entourée dans certains cas d'un reliquat du parc. Si Chatou et Cassan avaient moins de lustre à l'époque que les parcs de premier plan, la Folie Saint-James et Mauperthuis étaient au rang des plus grands, le premier par son exceptionnelle concentration de fabriques du plus grand raffinement, le second par sa force symbolique et la qualité des maîtres d'œuvres qui l'avaient conçu.

Mais le seul monument subsistant dans ces sites ne peut servir de support au maintien d'une renommée majeure. On y voit respectivement : le nymphée de Chatou par Soufflot, le pavillon chinois de Cassan à l'Isle Adam, seul élément notable réalisé d'un ambitieux projet, le rocher de la Folie Saint-James (avec le bâtiment d'habitation) et à Mauperthuis (prés de Coulommiers), la pyramide ruinée du parc des Montesquiou par Ledoux et Brongniart.

Par ailleurs des pavillons chinois ont été construits auprès de châteaux, sans que le parc entier soit transformé en jardin anglo-chinois. Les seuls que je connaisse qui soient conservés sont la pagode de Chanteloup, le pavillon chinois de Kerlevenan, celui de Buthiers et ceux du Vert bois. Plusieurs autres ont été détruits. On trouve aussi un bon nombre de sites de moindre importance n'abritant qu'une ou quelques fabriques analogues à celles des parcs à fabriques. Certaines rivalisent avec les plus grands, en particulier le temple grec ruiné de Jambville et le tableau composé par le temple de David à Épône, au sein de sa pelouse. Enfin, plusieurs sites majeurs ont totalement disparu. À quelques années prés, le Désert de Retz et Méréville auraient pu subir le même sort si des initiatives heureuses ne s'étaient manifestées.

 


 

Vous aurez remarqué que les parcs les mieux conservés sont ceux de la très haute aristocratie. Ceux des financiers ont été démembrés.

Les parcs des hauts aristocrates ont perduré tout simplement parce que la lignée des créateurs avait un enracinement social extrêmement profond, même si plusieurs d'entre eux furent guillotinés à la Révolution (Philippe Égalité, Marie-Antoinette, ...).

En revanche les créations des financiers n'étaient que la matérialisation à un moment donné d'un pouvoir fugitif, celui de la concentration de richesses fiduciaires, sans traduction structurelle dans l'ordre social. Le maître disparu, la dispersion de cette accumulation a entraîné la destruction de l'objet.

Dans " la Maison Nucingen ", Balzac traduit magistralement cet ordre des choses :

Dans chaque siècle, il se trouve un banquier de fortune colossale qui ne laisse ni fortune ni successeur. Les frères Pâris, qui contribuèrent à abattre Law, et Law lui-même, auprès de qui tous ceux qui inventent des sociétés par actions sont des pygmées, Bouret, Beaujon, tous ont disparu sans se faire représenter par une famille.




haut de la page page précédenteretour accueil plan du site


droits réservés de l'auteur, Dominique Césari
page créée le 9 septembre 1999 - mise à jour : jeudi 9 mai 2002