Parcs à fabriques réduits à un seul monument

Pyramide de Mauperthuis en contours

 

Mauperthuis

Le parc des Montesquiou



historique
état actuel
vues
localisation, bibliographie


 


Le parc des Montesquiou
 

Le domaine des Montesquiou, pas même cité par Osvald Siren ou Mme Delorme, est totalement ignoré des guides, alors qu'il compte parmi les grands parcs. Le Rouge l'a décrit dans son 12ème cahier.

Les Montesquiou-Fezensac sont une de ces familles illustres de la vieille noblesse, grands serviteurs du pouvoir royal mais pas reliées à la dynastie régnante. Mauperthuis était leur résidence de campagne au voisinage de la cour. Le domaine s'étend sur le coteau descendant du plateau jusqu'à la petite rivière l'Aubetin, à la sortie sud du village. Il est divisé en trois parties, dont deux principales, séparées par la route conduisant de Coulommiers à Rozoy. Le marquis Anne-Pierre de Montesquiou-Fezensac (1739-1798) fit aménager un parc à fabriques de 1775 à 1780, comprenant à la fois des fabriques aménagées en parcours maçonnique initiatique lien externe, tirant parti de la coupure de son emprise par la route, et des zones purement d'agrément. Les architectes sont Ledoux et Brongniart, francs-maçons comme le marquis, et bien à même de concrétiser la symbolique voulue. La conception fut confiée initialement à Ledoux, mais Brongniart dirigea les travaux et assura au moins une partie de la conception. La jonction de ces deux grands architectes rend difficile l'attribution des bâtiments à l'un plutôt qu'à l'autre.

Dans la première partie, au nord-ouest, se trouvait le château, sur le rebord du plateau, à proximité immédiate du village. En descendant vers la route, on abordait une zone de grottes dans un repli encaissé et obscur. Elles représentaient l'enfer. Un passage souterrain s'ouvrait au visiteur, traversant la route et débouchant dans la pyramide : c'était l'épreuve de régénération. La pyramide comporte une salle où débouche le passage, exact intermédiaire entre le monde souterrain qu'on laisse derrière soi et le monde nouveau auquel renaît l'initié. Celui-ci, émergeant de l'obscurité du souterrain ne pouvait qu'être saisi par l'ouverture sur la lumière qu'il trouvait devant lui. Une fois ce choc ressenti, il découvrait l'espace délicieux qui s'ouvre devant la pyramide. Une colonne et le tombeau de Coligny (1) décoraient le parterre, en arc de cercle autour d'une boucle de l'Aubetin, que franchissait un petit pont orné. Au fond de la pelouse, le moulin, retouché par Brongniart. Plus loin, d'autres fabriques distractives dont la tour des gardes.

La meilleure façon d'avoir une idée des lieux est de regarder le tableau de Jean Claude Châtelet, la "pyramide du château de Mauperthuis" comme dans beaucoup de peintures, l'artiste s'autorise des aménagements pour mieux organiser sa toile; le château est un peu décalé.

Le domaine se poursuivait dans une troisième partie, dont l'entrée est marquée par un petit château néogothique. Revenant en arrière le long de l'Aubetin, se trouve dans la première partie l'île du Bonheur, entre deux bras de la petite rivière.

 

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État actuel
 

Les trois parties du domaine sont passées entre des mains différentes. Leur emprise est pratiquement conservée, mais il reste peu d'aménagements d'époque (2) en dehors de la pyramide dans les deux premières parties, qui constituent deux propriétés privées, de part et d'autre de la route départementale.

Dans la partie ouest, de l'autre côté de la route se trouvent les grottes de rocailles, enfouies dans la végétation, et de vagues soubassements, restes du château. En remontant sur la place principale du village, on voit à l'angle du mur de clôture l'ancien pigeonnier, antérieur au château, et symbole de ce pouvoir féodal qu'il était de bon ton de rappeler. On y trouve également la fontaine des communs, en pierre calcaire blonde, de Ledoux/Brongniart. Un peu plus loin, l'église du village porte leur empreinte. Mais le projet n'a été que partiellement réalisé et le bâtiment grossièrement achevé.

Côté est, dans le moulin de Mistou, se trouve la gloire du site, la pyramide, dont l'attribution à Brongniart ou à Nicolas Ledoux reste discutée. On la voit facilement en contrebas du tournant. En passant sur le côté, on peut observer qu'il ne s'agit pas seulement d'un fronton triangulaire, mais que le volume de la pyramide est complet. En longeant cette même route on ne peut manquer la tour crénelée dite tour des Gardes, en bordure de route à côté du moulin.

La troisième partie du domaine, également démembrée est relativement conservée mais n'est pas mise en valeur; on y voit les anciens faux remparts avec la tour et le petit château des Coteaux avec sa fausse façade médiévale (lieu-dit Paradis au moulin de Laval).

 

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Vues du parc
 

La pyramide

La pyramide

La pyramide.


Help !, Monuments historiques, un peu d'argent pour restaurer la pyramide !


 

Vue vers l'extérieur

 

Vue vers l'extérieur depuis la salle de la pyramide.


L'initié qui débouchait du souterrain dans la grotte ménagée dans le volume de la pyramide, avait face à lui la lumière, et un espace merveilleux, appelé l'Élysée (ou " Aux Élysées "), qu'il apercevait au travers de la grille que constituent les colonnes. Il restait encore une étape qui le séparait du monde nouveau. L'effet est très fort quand on voit le paysage de jour; je suppose que la nuit de multiples torches illuminaient l'Élysée.   Voir la note 10 "l'Élysée dans les jardins anglo-chinois" de la page Pokój.


 

Arrière de la pyramide de Mauperthuis vue de la route

 

Arrière de la pyramide vu de la route


 

La tour des gardes

Ile du bonheur

Tour des gardes       -       l'île du Bonheur et l'Aubetin

La tour des gardes est en bord de route. Les faces avant et latérale gauche sont anciennes, mais le reste avait été restauré pour incorporer la tour au domaine comme fabrique. L'arrière n'est donc pas médiéval.

Vue prise du pont franchissant l'Aubetin. L'ensemble est situé de l'autre côté de la route par rapport à la tour et la pyramide. L'île du Bonheur est au milieu sur la photo. On voit très nettement le cours principal de l'Aubetin partant sur la gauche, et beaucoup moins bien le fossé de dérivation, qui part sur la droite, et délimite l'île.


 

 

Fontaine des communs et pigeonnier

 

Place du village : la fontaine des communs et, au fond, le pigeonnier.

 

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Localisation
 

Mauperthuis (code postal : 77280) est en Seine et Marne, 7 km au sud-ouest de Coulommiers Voiture indispensable en pratique. Depuis Paris autoroute A4, première sortie après le péage. Aller à Coulommiers, puis prendre au sud la D402. Mauperthuis est bien indiqué. Si vous souhaitez couper par les petites routes, prendre une carte détaillée.

Pas de visites prévues.

Bref historique lien externe sur les pages de la mairie de Mauperthuis, et une rare vue de la grotte de rocaille lien externe

dans Google Earth : la pyramide Google Earth la tour des gardes Google Earth l'Île du Bonheur (emplacement présumé) Google Earth les fossés vers le château des Coteaux Google Earth


Bibliographie

Les trois premiers ouvrages peuvent être consultés à la Bibliothèque municipale de Coulommiers 01 64 75 80 21

 

Mes plus vifs remerciements au propriétaire du moulin de Mistou pour son aimable autorisation de photographier la pyramide et pour ses renseignements sur l'histoire du domaine.

 


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Auteur, , droits réservés.
Page créée le 9 mai 2002, mise à jour le 22 juin 2002


Notes
1   Ce tombeau abritait réellement les restes de l'amiral de Coligny lien externe. Après le massacre de la Saint-Barthélemy, sa dépouille avait été "mutilée, émasculée, jetée dans la Seine, repêchée et suspendue par les pieds au gibet de Montfaucon". Les restes, repris plus tard par des mains charitables, avaient été mis dans une boîte de plomb, qui fut scellée dans une muraille de son château natal de Coligny lien externe (à Châtillon-Coligny, sur le Loing). Plus tard, les restes furent confiés à Montesquiou-Fezensac, qui les déposa dans le monument de son parc, en hommage à la tolérance. Les restes retrouvèrent définitivement le château de Coligny en 1851.

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2   Dans une lettre de 1838 à la baronne de G., la marquise douairière de Fénelon, qui séjourne alors à Mauperthuis, précise que le château de la fin XVIII° a été détruit par la "Bande noire" lien externe et remplacé par un château moderne; elle parle aussi de la pyramide et de sa promenade au tombeau de Coligny, qui existait donc encore.

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