Parcs à fabriques   1770 - 1790

Les intervenants



Les maîtres d'œuvre

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François-Joseph Bélanger (1744-1818)

Dessinateur aux Menus-Plaisirs, il fit à 24 ans la connaissance de la comédienne Sophie Arnould, et grâce à sa protection devint architecte du comte d'Artois, charge officielle.

C'est un des plus importants concepteurs de parcs à fabriques, et probablement même le plus remarquable. Ses interventions majeures sont Bagatelle, la folie Saint-James et Méréville, où il n'est intervenu que dans la première phase mais dont il a réglé la composition d'ensemble.

Comme architecte de bâtiments, loin du messianisme de Ledoux ou Boullée, il excellait à satisfaire ses commanditaires avec des projets élégants, soit fort classiques, soit en rupture juste suffisante pour paraître novateurs (démarche qui reste une des clefs pour réussir une carrière alimentaire). Il construisit donc bon nombre d'hôtels et de folies.

La Révolution lui retira sa clientèle fortunée. Il commença vers 1800 l'aménagement, pour lui-même, d'une ferme arrangée à Santeny, dont il ne réalisa que la partie utilitaire.

Il poursuivit son métier d'architecte, concevant par exemple en 1802 un toit à charpente métallique pour la Halle aux blés, en lien avec Rondelet, l'élève de Soufflot qui avait surveillé les travaux du Nymphée de Chatou.


Hubert Robert (1733 - 1808)

Peintre externe. N'a pas créé de parc complet, mais a été un intervenant éminent sur plusieurs parcs majeurs : Méréville (où son rôle fut essentiel), le Petit Trianon, Betz, Ermenonville, jardin anglais de Rambouillet, ... Il a dessiné (comme créateur) de nombreuses fabriques, dont les bains d'Apollon à Versailles.

Son engagement dans la conception des parcs n'a pas bridé sa carrière de peintre. Spécialiste des ruines, de l'antiquité romaine, de l'architecture palatiale, dont il avait acquis une connaissance approfondie lors de son séjour romain de 11 ans. Nombreux dessins de ce même genre. A peint également des décors intérieurs.     Wikidata : tableaux d'Hubert Robert lien externe


Louis Carrogis dit Carmontelle (1717 - 1806)

Peintre et poète externe, créateur de la "folie de Chartres", devenue le parc Monceau. On lui doit des centaines de portraits de personnages de la haute société de son temps, dont ceux de bien des protagonistes des parcs à fabriques.

Par la suite, se consacra essentiellement à la peinture, sous un aspect particulier : tenter de restituer la dimension temporelle, en faisant défiler des panoramiques peints devant l'observateur. Notice biographique externe.


Jean-Marie Morel (1728-1810)

Ingénieur géographe puis architecte. Il fut l'architecte du prince de Conti, sans toutefois qu'il paraisse avoir créé de jardin pour celui-ci. Il se spécialisa dans l'architecture de jardins, créa de nombreux parcs et jardins, notamment Bercy pour Monsieur de Nicolaï, Saint-Ouen pour le maréchal de Trévise, Guiscard pour le duc d'Aumont, ainsi que Sceaux. Il a conseillé le marquis de Girardin pour les jardins d'Ermenonville, sans en être le créateur comme il l'a revendiqué. Il publia en 1776 la "Théorie des jardins", qui fut reconnue comme un des ouvrages essentiels sur le nouveau style.

"Patriarche des jardins", il fut appelé dans les années 1800 pour la Malmaison et le parc de la reine Hortense à Saint-Leu, mais son entêtement à imposer ses vues conduisit à son remplacement par Berthault. Dans la dernière partie de sa vie, il intervint régulièrement pour des parcs de notables en Bourgogne et dans le Beaujolais.

Il ne reste aucune de ses créations les plus fameuses. Parmi les jardins moins connus qu'il a créés, Arcelot est le mieux conservé (inscription MH le 30 avril 1999). Le parc du château de Launay (actuelle faculté des sciences d'Orsay) a été profondément remanié. Saint-Trys externe (Rhône) subsiste en partie. La municipalité de Charnay-lés-Mâcon a restauré Champgrenon externe mais on n'y lit plus son influence. Il ne semble plus rester de trace de ses interventions à Savigny-les-Beaune et Saint-Clément, dans cette même région.


Comte de Caraman (1727-1807)

Victor-Maurice de Riquet, comte de Caraman. Amateur, inspirateur du Petit Trianon et en ayant dessiné le plan initial. Créateur pour lui-même de son parc de Roissy.


Duc d'Harcourt

Amateur, créateur pour lui-même dans son parc de Normandie, inspirateur de Betz.


Thomas Blaikie

Jardinier écossais, installé en France. Créateur de 70 parcs, principalement dans le nord-est de la France, pratiquement tous disparus.

Remarqué par Bélanger, qui l'introduisit auprès du duc de Lauraguais et des princes du sang. Blaikie avait une vision du jardin anglais traditionnel assez opposée aux attentes des commanditaires de parc. Pour Bagatelle, il ne parvint pas à imposer ses vues face à Bélanger. Toutefois, il fut chargé de parachever la composition du jardin, et devint "jardinier écossais" en titre du duc d'Artois. Il fut chargé des pépinières de Bagatelle, au sud du domaine, où il produisait des plans précieux destnés à être plantés dans le parc, ou offerts en cadeaux, qui étaient très recherchés par les bénéficiaires.

Le goût évoluant, Blaikie remodela le parc Monceau de 1783 à 1788, après la première époque de Carmontelle. Ses carnets, assez difficiles à déchiffrer, qui s'arrêtent à la Révolution, sont une mine pour la connaissance du contexte de création des parcs et des intentions des intervenants.

Il eut une deuxième carrière sous l'Empire et la Restauration, pour une clientèle moins huppée, mais plus large: la majeure partie des parcs qu'il a créés datent de cette deuxième période.


Autres jardiniers écossais

Ils se sont connus et fréquentés. Leur maîtrise et l'admiration de la haute société pour les parcs anglais conduisit à la reconnaissance de la fonction de " jardinier écossais ", distincte de celle, usuelle, de jardinier.

Archibald Mac Master : ami de Blaikie, qui l'introduisit à ses débuts. Intervint à Chanteloup pour le duc de Choiseul.

Alexander Howatson intervint au Raincy pour le duc d'Orléans et aux débuts de Bagatelle. Il fut appelé à la Malmaison par Joséphine en parallèle avec Morel, mais ils furent remplacés par Berthault.


Louis-Martin Berthault (1770 - 1823)

Dans le sillage de Percier, dont il est l'élève, il travaille à la Malmaison, et en devient l'architecte en titre en 1807. Tout en intervenant sur des bâtiments, son rôle principal est celui d'architecte paysagiste.

Au service de Napoléon et de ses proches, il transforme les jardins de :
  La Malmaison (1805 et suivantes)
  Saint-Leu (1805 et suivantes)
  Navarre externe (1808 et suivantes - résidence de Joséphine en Normandie, dans les faubourgs d'Evreux)
  Villeneuve-l'Etang (sous le 1er Empire, rattaché sous Napoléon III au parc de Saint-Cloud)
  Compiègne (1811)
et, pour d'autres commanditaires :
  Prulay (1807 - dans le Perche)
  Courson (1822, pour les Arrighi de Casanova)

Après la Restauration, il demeure l'architecte de Compiègne. Son seul ouvrage recensé au Catalogue de France est consacré aux espèces végétales du parc de la Malmaison.


Les deux Le Camus

A priori sans lien de parenté, ils sont avant tout architectes de bâtiments, concernés à ce titre par des fabriques.

Choiseul chargea Louis-Denis Le Camus (vers 1715 - après 1786) de la rénovation du domaine de Chanteloup. Ce dernier y conçut la pagode, ainsi que le petit jardin anglo-chinois qui l'accompagnait. Il travailla par ailleurs pour le prince de Condé.

On doit à son homonyme partiel, Nicolas Le Camus de Mézières (1721 - 1789) la tente chinoise de Créteil (disparue). Nicolas LCdM eut par ailleurs une importante production de bâtiments, dont des hôtels parisiens (parmi lesquels l'hôtel Beauvau). Son œuvre principale est la Halle aux blés (1763-1766), devenue la Bourse de commerce.


Jean-Jacques Lequeu (1757 - 1826)

Modeste personnage des plus curieux, très prolifique, mais besogneux. Dessinateur, il entra au cadastre. Puis il s'orienta vers l'architecture et fut fondé de pouvoir de Soufflot le Romain, neveu du grand Soufflot. À cette époque, la qualité d'architecte ne dépendait pas d'un diplôme mais d'une pratique, aussi la revendiqua-t-il. N'ayant pas de commandes, il ne s'est guère exprimé que dans des projets et bâtiments imaginaires, à l'exécution picturale très soignée, dans un style évoquant Ledoux et Brongniart, mais loin de leur génie.

Pour se faire une clientèle, il se spécialisa dans les chinoiseries, et eut, à ce titre, une réelle notoriété : il dessina les jeux de bagues de Monceau et de Chatou, des magots et autres éléments décoratifs. La Révolution ayant tari ces activités, il fut quelque temps dessinateur à l'École polytechnique nouvellement créée. Sa fin fut misérable.


Ledoux, Boullée, Brongniart, Soufflot

Ces géants de l'architecture sont plus intervenus, dans le domaine qui nous intéresse, pour des bâtiments liés aux parcs, châteaux ou fabriques, que pour les jardins.

Citons le parc de Mauperthuis (Ledoux et Brongniart), le Nymphée de Chatou (Soufflot). De nombreux hôtels parisiens s'inscrivant dans la même mise en scène, dont le plus fameux est l'hôtel de Mme Thélusson (Ledoux).


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Les maîtres d'ouvrage créateurs

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René de Girardin (1735 - 1808)

en construction


Racine de Monville (1734 - 1797)


Pierre-Jacques Bergeret (1742 - 1807)


Charles Henri Watelet (1718 - 1786)


Élie de Beaumont (1732 - 1786)


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Maîtres d'ouvrage

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Jean-Joseph Laborde de Méréville (1724-1794)

Né à Jaca, en Espagne. Son oncle était installé à Bayonne, il y fut envoyé à 10 ans et y fit un dur apprentissage. Épouse en 1760 Rosalie-Claire Josèphe Nettine (1737-1815), de la richissime famille de financiers des Pays-Bas autrichiens.   Notice biographique externe.


Louis-Philippe, duc d'Orléans (1747 - 1793)

en construction


Marie-Antoinette (1755 - 1793)


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Les inspirateurs

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Prince de Ligne (1766 - 1814)

Wikipedia : Notice biographique externe.


Abbé Delille (1738 - 1813)

 


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Dernière mise à jour : 3 avril 2003